Les coléoptères coprophages, ou Bousiers, constituent un groupe clé de voûte des écosystèmes pastoraux. Mais malgré son intérêt évident, assez peu de personnes s’intéressent à ce groupe d’insectes et les compétences taxonomiques peinent à être entretenues du fait de 1) la difficulté relative de l’identification de certains complexes d’espèces et 2) de l’ancienneté des référentiels taxonomiques (clés, faunes…). En outre, les coléoptères coprophages sont exposés aux changements des pratiques pastorales et d’élevage : déprise, densification des troupeaux, utilisation de xénobiotiques potentiellement toxiques pour les insectes (insecticides, médicaments vétérinaires) sont autant de perturbations qui ont un impact sur la composition et la structure des peuplements.
Dans ce contexte, il est essentiel de pouvoir proposer des outils techniques pour inventorier et étudier les dynamiques des populations de ces espèces. Ainsi, en partenariat avec l’OFB et les parcs nationaux de montagne (PNC, PNE, PNM, PNP et PNV), des chercheurs de l’Université Paul-Valéry Montpellier 3 appartenant au CEFE ont développé des pièges non destructifs de collecte d’ADN pour inventorier les coléoptères coprophages en milieu tempéré et ainsi faciliter à la fois leur étude et leur préservation.
Ces pièges reposent sur les techniques d’inventaire moléculaire dites « ADN environnemental ». Les pièges attrapent les insectes sans les tuer, permettant ensuite de récupérer l’ADN que les insectes auront perdu (petits morceaux de tarses, petites crottes…). L’analyse de cet ADN permettra d’identifier les espèces présentes ; tandis que les insectes piégés seront relâchés. Pour en savoir plus sur le développement de ce piège vous pouvez lire le rapport technique du projet [lien de téléchargement] et le travail de thèse de C. Leandro disponible ici.
Voici la présentation du piège et du protocole pour un suivi des coléoptères coprophages grâce aux techniques d’inventaire moléculaire :